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From The Pine...

"Le temps tue le temps comme il peux."

Oublies mon vers...

   Seul dans un espace sans bruit. Les yeux dirigés au coeur numérique de la pièce. Au fond du bureau, la pensée encadrée cherche à communiquer. Une fenêtre s’ouvre, l’univers s’éclaire. Le curseur hésite en tête d’un carré blanc sur fond d’écran. 

L’introspection a besoin d’espace. Elle nécessite une concentration méditative pour s’abstraire des distractions chronophage et bêtifiantes. Rester aveugles aux onglets ouvert sur le reste du monde. Ceux-là même qui foncent les pixels et l’esprit. La clarté d’un instant se mérite. Elle se désire. La page blanche est une bénédiction. Il faut la chérir. Lui rendre sa noblesse. Alors avant de poursuivre, et par la présente obscurcir un peu plus votre écran, je tiens à rendre à l’espace qui suit le temps qui lui est dû, et de donner au votre celui de la réflexion…

 

 

 

 

 

 

 

...

Le songe comme une chimère
A l’horizon, un cri 
Le son puis la lumière
Transi, je tombe du nid

Lisière de mes pensées
Paysage sibyllin
Réveil ou j’ai échoué
De la nuit orphelin

L’esprit adulte est une forêt, où chaque arbre est une conviction aux racines profondes. Je ne sais combien d’arbre sont nécessaire pour définir une forêt. Mais je sais que pour maturer un esprit quelques graines suffisent. La jeunesse pousse en terreau fertile. A l’ombre des certitudes, il est aisé de végéter. 

Alors pourquoi risquer la remise en cause d’une réalité ? Pourquoi laisser noyauter la nouveauté d’une pensée en un esprit apathique ? Pourquoi choisir de faire face à la brutalité d’une pensée différente ? Tant dommageable qu’inattendue ? 

Parce qu’elle prend le plus souvent au dépourvu. Parce qu’elle met à l’épreuve nos armes les plus usitées sur le champ de bataille. Elle a la puissance d’un obus, et l’obstination de la mitraille. Ne laissant aucun répit aux illusions vieillissantes. 

D’abord cette idée nouvelle s’entend plus qu’elle ne s’écoute. Elle bourdonne en pavillonnant à l’oreille. Elle chuinte à l’orée d’un esprit fermé. Il est encore tôt., et elle est en avance. Un bruit de plus dans la cacophonie sourde à l’esprit. 

Il va falloir s’en remettre au coeur. Attendre qu’il batte la bonne mesure. Rapide, soudaine, et incontrôlable. Pour donner, enfin, au corps le souvenir de l’expérience, et ouvrir, par violation et novation, un chemin vers la conscience. 

Le choc est foudroyant. Une étincelle dans un esprit desséché. La veille est passée. Dès lors il convient de prendre position. Trancher rapidement. S’enterrer ou mener la charge. Arrosé ou laissé brûler. Se révolter ou capituler. Se cacher ou accepter. 

L’éveil, lui, est tout à la fois une naissance et une mort. Un entre-deux ténébreux. Une seconde évanescente piégée entre la nuit du corps et celle de l’esprit. Un no man’s land entre le rationnel et l’imaginaire. Une pause perdue…

Lentement le chaos s’organise. Le brouillard se dissipe, et le paysage se ramène du passé. Le présent à venir forme un souvenir. Et puis une absence. Une routine qui forge avec temps l’incurie du corps et la poubelle de l’esprit. Et file vers mon oubli...

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